Le 2 février 2017, une violente interpellation laisse Théodore Luhaka mutilé dans la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois. Sept ans plus tard, trois fonctionnaires de police comparaissent devant les assises de Seine-Saint-Denis depuis ce mardi - jusqu’à la…
Tribunal de Bobigny.
Procès de trois policiers pour l’affaire #Theo Luhaka.
Jour 4.
Aujourd’hui la cour entend une série d’experts qui ont examiné le jeune homme pour déterminer les séquelles de sa blessure à l’anus.
Lors de sa première opération, juste après sa blessure, le chirurgien décrit une plaie sur 10 centimètre de profondeur avec un rupture à la fois de l’ensemble du sphincter interne et externe. #Theo Luhaka est alors hospitalisé 13 jours.
Pendant plus d’un an, le jeune homme va vivre avec une poche d’évacuation des selles “parce qu’il faut que cela cicatrise”, explique la première experte à la barre. “De février à août, il vit une période assez douloureuse.”
Puis le 29 mai 2018, #Theo Luhaka subit une nouvelle intervention chirurgicale “pour remettre le colon en connexion avec le rectum”, poursuit l’experte.
Et paradoxalement, sa qualité de vie va empirer. “Il décrit des douleurs, des suintements, des saignements.”
Le jeune homme qui souffre d’incontinence, de douleurs, “considère que rien n’est possible pour lui, que sa situation est définitive”, explique encore l’experte qui l’a examiné à plusieurs reprises. “Il reste enfermé chez lui et ne mange que des biscuits.”
Il ne suit donc pas la rééducationprescrite. “Il aurait besoin d’un suivi proctologique toute sa vie”. #Theo Luhaka est en invalidité supérieure à 80% et perçoit une allocation adulte handicapé. “La pratique du sport dans son cas peut être difficile”, poursuit l’experte.
“Comment vous expliquez ce refus de soins? Vous avez déjà été confrontée à un patient qui refuse ainsi les soins?” interroge la présidente.
“J’ai tout fait pour lui expliquer les possibilités, j’y ai passé du temps. Mais lui nous dit qu’il n’y croit pas”, répond l’experte.
“#Theo Luhaka ne suit pas les soins préconisés. Mais ces soins visent à limiter les conséquences de ce qu’il a subi ?”, précise l’avocat général.
Tout à fait, acquiesce l’experte.
Mais il y a des lésions irréversibles ?
Oui, la rupture du sphincter interne est irréversible.
“Mais la rupture du sphincter interne et externe c’est quelque chose qu’on voit souvent chez la femme qui a accouché quand même. Ce n’est pas quelque chose de rare”, modère l’experte."
“La notion d’infirmité permanente est difficile pour un médecin parce que c’est juridique. Là, il a retrouvé son transit. Il peut avoir des douleurs, un sphincter qui se referme moins bien. Mais ce n’est pas une infirmité, ce sont des séquelles”, ajoute un autre expert à la barre
La matraque téléscopique avec laquelle le policier a blessé #Theo Luhaka est sortie des scellés et montrée à tous. L’expert s’attendait à une matraque plus grosse : “je suis étonné que un objet si petit que ça ait causé des dégâts si importants. C’est vraiment pas de chance”.
La matraque en question est constituée d’un manche antidérapant puis d’une tige métallique rétractable avec une boule à l’extrémité. Elle mesure environ 40 centimètres une fois déployée.
“C’est la dynamique qui explique la déchirure, mais pas forcément parce que le coup a été particulièrement violent. C’est un élément rigide qui est entré dans une zone de muqueuse, qui n’est pas faite pour ça, et qui a causé une déchirure”, ajoute encore l’expert.
Pour suivre le procès aujourd’hui, au 4ème jour :
https://threadreaderapp.com/thread/1745731941796626625.html
Tribunal de Bobigny. Procès de trois policiers pour l’affaire #Theo Luhaka. Jour 4. Aujourd’hui la cour entend une série d’experts qui ont examiné le jeune homme pour déterminer les séquelles de sa blessure à l’anus.
Lors de sa première opération, juste après sa blessure, le chirurgien décrit une plaie sur 10 centimètre de profondeur avec un rupture à la fois de l’ensemble du sphincter interne et externe. #Theo Luhaka est alors hospitalisé 13 jours.
Pendant plus d’un an, le jeune homme va vivre avec une poche d’évacuation des selles “parce qu’il faut que cela cicatrise”, explique la première experte à la barre. “De février à août, il vit une période assez douloureuse.”
Puis le 29 mai 2018, #Theo Luhaka subit une nouvelle intervention chirurgicale “pour remettre le colon en connexion avec le rectum”, poursuit l’experte. Et paradoxalement, sa qualité de vie va empirer. “Il décrit des douleurs, des suintements, des saignements.”
Le jeune homme qui souffre d’incontinence, de douleurs, “considère que rien n’est possible pour lui, que sa situation est définitive”, explique encore l’experte qui l’a examiné à plusieurs reprises. “Il reste enfermé chez lui et ne mange que des biscuits.”
Il ne suit donc pas la rééducationprescrite. “Il aurait besoin d’un suivi proctologique toute sa vie”. #Theo Luhaka est en invalidité supérieure à 80% et perçoit une allocation adulte handicapé. “La pratique du sport dans son cas peut être difficile”, poursuit l’experte.
“Comment vous expliquez ce refus de soins? Vous avez déjà été confrontée à un patient qui refuse ainsi les soins?” interroge la présidente. “J’ai tout fait pour lui expliquer les possibilités, j’y ai passé du temps. Mais lui nous dit qu’il n’y croit pas”, répond l’experte.
“#Theo Luhaka ne suit pas les soins préconisés. Mais ces soins visent à limiter les conséquences de ce qu’il a subi ?”, précise l’avocat général.
“Mais la rupture du sphincter interne et externe c’est quelque chose qu’on voit souvent chez la femme qui a accouché quand même. Ce n’est pas quelque chose de rare”, modère l’experte."
“La notion d’infirmité permanente est difficile pour un médecin parce que c’est juridique. Là, il a retrouvé son transit. Il peut avoir des douleurs, un sphincter qui se referme moins bien. Mais ce n’est pas une infirmité, ce sont des séquelles”, ajoute un autre expert à la barre
La matraque téléscopique avec laquelle le policier a blessé #Theo Luhaka est sortie des scellés et montrée à tous. L’expert s’attendait à une matraque plus grosse : “je suis étonné que un objet si petit que ça ait causé des dégâts si importants. C’est vraiment pas de chance”.
La matraque en question est constituée d’un manche antidérapant puis d’une tige métallique rétractable avec une boule à l’extrémité. Elle mesure environ 40 centimètres une fois déployée.
“C’est la dynamique qui explique la déchirure, mais pas forcément parce que le coup a été particulièrement violent. C’est un élément rigide qui est entré dans une zone de muqueuse, qui n’est pas faite pour ça, et qui a causé une déchirure”, ajoute encore l’expert.